Archive pour janvier 2024

Que nous réserve 2024?

26 janvier 2024
Le 16 janvier 2024

Bonjour cher client, chère cliente,

Que nous réserve 2024?

Nous n’avons pas de boule de cristal! Nous ne pouvons pas faire des prévisions infaillibles. Mais nous pouvons vous colliger les opinions d’experts en matière d’économie.

Voici une variété d’opinions venant des quatre coins de la planète.

Prévisions pour le Québec
En ce matin du 21 décembre, Les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) indiquent que le PIB réel de la province a diminué de 0,2 % au troisième trimestre. Donc, nous sommes en récession technique. Plusieurs observateurs nuancent cette affirmation.
Benoit Valois-Nadeau et Alex Fontaine dans l’édition du 21 décembre du journal Le Devoir rapporte les paroles de M. Dalibor Stevanovic, professeur au Département des sciences économiques de l’UQAM. Il estime « plutôt faibles » les probabilités que le Québec soit en récession d’ici deux ans en raison de la vigueur du marché de l’emploi. Selon l’ISQ, le taux de chômage au Québec est passé de 3,9 % en janvier 2023 à 5,2 % en novembre, un taux qui demeure historiquement très bas. Le marché de l’emploi affiche encore plusieurs postes vacants et la croissance des salaires est très forte, selon le professeur Stevanovic. « Tant que les gens ne perdent pas leur emploi, c’est très difficile de parler d’une récession. »

La Banque du Canada serait-elle en voie d’accomplir « l’atterrissage en douceur » tant espéré, c’est-à-dire de réussir à réguler l’inflation en évitant une récession ? « Je pense que c’est en train de se faire », soutient M. Stevanovic.
« Le fait d’avoir deux trimestres négatifs consécutifs n’est pas un critère suffisant pour déclarer une récession », affirme Stephen Gordon, directeur du département des sciences économiques de l’Université Laval.
Rapporte Hélène Baril dans La Presse de ce matin.
Pouvons-nous regarder l’économie du Québec avec des lunettes roses?
Surtout pas! L’année 2024 s’annonce comme devant être supérieure à 2023.

Le Dow Jones atteint des sommets historiques à la mi-décembre, l’inflation semble jugulée chez nos voisins du Sud, le plein emploi est loin d’être atteint. Toutefois, la guerre en Ukraine fait toujours rage, la situation politique pourrait devenir très instable au USA si jamais Trump était élu et de façon générale l’économie mondiale demeure fragile.

La firme Raymond Chabot nous donne ces conseils pour l’année 2024.

  1. Réviser votre budget
  2. Diminuer vos dettes
  3. Repousser les dépenses non essentielles
  4. Constituez un coussin de sécurité
  5. Assurez-vous que votre ratio d’endettement ne dépasse pas 35 %
  6. Suivez les conseils de votre conseiller financier.

Prévisions pour le Canada
Débutons par un extrait du discours du gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, le 15 décembre dernier. « Les effets des augmentations de taux passées vont continuer à se faire sentir dans l’économie, ce qui va ralentir les dépenses et limiter la croissance et l’emploi, peut-on lire dans les remarques préparées par M. Macklem. Malheureusement, c’est ce qu’il faut faire pour bien freiner l’inflation. »
Cette faiblesse contribuerait à ramener l’inflation vers la cible, ajoute-t-il, ce qui permettrait d’ouvrir la porte à des discussions sur une réduction des taux.
Il prévient toutefois qu’il n’y a pas de garantie et que des obstacles pourraient se dresser en cours de route.

Qu’en pensent les économistes ?
Gérard Bérubé rapportait dans l’édition du 6 décembre dernier du journal Le Devoir : « La Banque du Canada maintient sa pause, mais la détérioration en accéléré de l’activité économique et de la santé financière des particuliers et ménages amène la question. À quand le recul des taux d’intérêt ?
Les prévisions des économistes recensées par l’agence Bloomberg parlent d’une réduction du taux directeur ciblant le début du repli au deuxième trimestre de 2024 avec un taux cible au jour le jour revenant à 3 % au deuxième trimestre de 2025.
Mais pour l’économiste David Rosenberg, il ne fait pas de doute que la Banque du Canada va devoir réduire ses taux d’intérêt plus vite et plus fortement que ce que le consensus prévoit pour faire face au choc du renouvellement hypothécaire, qui menace un cinquième du revenu disponible canadien.

Qu’en pensent les consommateurs ?
Gérald Fillion affirmait sur les ondes de Radio-Canada, le 2 décembre dernier : « La consommation stagne depuis deux trimestres, ce qui pourrait affaiblir davantage l’économie. Selon Desjardins, la consommation réelle par habitant a reculé de 1 % depuis un an.
Les Canadiens épargnent davantage, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais c’est un signe d’inquiétude et d’incertitude. Le taux d’épargne est passé de 4,7 % au 2e trimestre à 5,1 % au 3e trimestre de 2023. Autrement dit, les ménages ont épargné 5,1 % de leur revenu disponible au cours du trimestre. La moyenne était de 2,4 % entre 2015 et 2019.
D’ailleurs, l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board du Canada est plus bas actuellement qu’au début de la pandémie et que durant la crise financière de 2008-2009. Surtout, sachant qu’une hausse de taux peut mettre jusqu’à huit trimestres avant de faire pleinement effet, les majorations annoncées depuis mars 2022 n’ont donc pas encore eu leur plein effet sur la consommation au Canada.

Traversons la frontière

Débutons par le Wall Street Journal
Dans son édition du 14 décembre, le journal nous rappelait les deux mandats de la FED (Federal Reserve) : dompter l’inflation et maximiser l’emploi. Greg Ip prédit qu’en 2024 la FED cessera de concentrer son activité sur l’inflation pour s’occuper aussi de l’emploi. Et m. Ip insiste pour dire que la Fed restera vigilante en ce qui concerne l’inflation.

The Economist
Dans une récente édition du journal The Economist, Henry Curr écrivait ceci :
« Depuis un certain temps, l’économie mondiale semble défier la gravité. Malgré le resserrement de la politique monétaire le plus rapide depuis les années 1980, la croissance économique américaine s’est probablement accélérée en 2023. L’Europe s’est pour l’essentiel sevrée du gaz russe sans catastrophe économique. L’inflation mondiale a diminué sans forte poussée du chômage, en partie parce que les marchés du travail se sont jusqu’à présent refroidis principalement par la suppression des postes vacants et non des emplois eux-mêmes. Alors que l’année se termine, les optimistes qui prédisaient un « atterrissage en douceur » remportent des tours de victoire.

Dans le reste de son article, il invite les lecteurs à la prudence car l’économie mondiale et certainement l’économie américaine demeurent fragiles.

La Réserve fédérale américaine
Lors de son allocution du 13 décembre dernier sur le parquet de Wall Street, le président de la FED se disait satisfait de la situation de l’emploi, mais voulait surveiller de près l’évolution de l’inflation. Les observateurs économiques s’entendent pour dire qu’il pourrait y avoir deux ou trois baisses de taux en 2024.

Traversons l’Atlantique
Voici ce qu’écrivait la Commission européenne en novembre dernier : « À l’horizon 2024, nous prévoyons une légère reprise de la croissance, à mesure que l’inflation se ralentira, avec un marché du travail qui restera solide », a-t-il ajouté, tout en soulignant la fragilité de toute prévision dans le contexte de tensions géopolitiques mondiales. Le conflit en cours au Proche-Orient a eu jusqu’à présent un impact économique limité en dehors de la région, mais les tensions géopolitiques accrues ont encore augmenté le risque de perspectives encore assombries.
Le 13 octobre dernier, Alfred Kammer écrivait sur le Blogue du FMI (Fonds monétaire international) : » Le resserrement des politiques monétaires commence à porter ses fruits. Des méthodes différentes seraient plus coûteuses. »
D’après nos projections, l’inflation devrait retourner au niveau visé au cours de l’année 2025. Auparavant, la croissance des salaires nominaux s’accélérera, ce qui compensera en partie les pertes de revenu réel pour les salariés.
L’heure des baisses des taux d’intérêt finira par arriver. Lorsque tel sera le cas, il sera préférable de ne pas revenir sur ces baisses par la suite. Le moment n’est pas encore venu. L’urgence n’exclut pas la patience.

N’oublions pas la Chine!
Rapport de la Banque Mondiale en date du 7 décembre. « L’économie chinoise ralentira l’année prochaine, avec une croissance annuelle tombant à 4,5 % contre 5,2 % cette année, malgré une reprise récente stimulée par des investissements dans les usines et la construction et par la demande de services, a prédit la Banque mondiale dans ce rapport »
Dans La Presse du 14 décembre, on rapporte les observations d’Élaine KURTENBACH de la Presse associée qui commente le rapport de la Banque Mondiale
Le rapport indique que la reprise de la deuxième économie mondiale après les revers causés par la pandémie de COVID-19, entre autres chocs, reste « fragile », en raison de la faiblesse du secteur immobilier et de la demande mondiale pour les exportations chinoises, des niveaux d’endettement élevés et de la confiance vacillante des consommateurs.
L’estimation selon laquelle la croissance se situerait autour de 5 % cette année, puis chuterait dans les mois à venir, est conforme aux autres prévisions. Selon la Banque mondiale, la croissance devrait encore ralentir en 2025, passant de 4,5 % l’année prochaine à 4,3 %.
La plupart des emplois créés au cours de la reprise en Chine sont des emplois peu qualifiés dans le secteur des services et faiblement rémunérés. Les Chinois sont également prudents en raison de la fragilité des filets de sécurité sociale et du vieillissement rapide de la population, qui fait peser sur les jeunes générations la charge de subvenir aux besoins des aînés.

Nos observations et conclusions
Comme vous avez pu le constater, les observateurs sont d’un optimisme prudent pour 2024. Optimistes parce que les signes vitaux de l’économie sont au jaune, en train de virer au vert. Prudents parce qu’il y a trop d’instabilité politique dans le monde et ces indicateurs pourraient tourner au rouge rapidement.

En 2024, nous nous engageons à demeurer très vigilants et à vous informer des développements économiques qui pourraient affecter votre sécurité financière.

Éric Ste-Marie, Président
Services financiers SFSM Inc.

Sources : Journal Le Devoir, Journal La Presse, Radio-Canada, Wall Street Journal, The Economist, Federal Reserve, ABC News, Commission Européenne, FMI, Banque Mondiale

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