Le 1er novembre 2023,
Bonjour cher client, chère cliente,
Les hausses de taux d’intérêt tardent à juguler l’inflation
En ce dimanche matin pluvieux, tout en prenant un bon café, nous allons tenter de répondre à cette question qui se retrouve sur toutes les lèvres.
Politique monétaire
Commençons par un bref exposé théorique avant de donner un exemple concret qui devrait, nous l’espérons, vous éclairer. La politique monétaire de la Banque du Canada pourrait se définir ainsi : « La politique monétaire vise à préserver la valeur de la monnaie en maintenant l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible. »
Regardons ce premier tableau.
Ça prend jusqu’à 8 trimestres avant d’atteindre l’effet maximum d’une hausse des taux d’intérêt. Pourquoi ? Notre exemple adressera cette question.
Ce deuxième tableau illustre que ce n’est qu’à la fin de 2026 nous aurons tous renouvelés nos prêts à des taux beaucoup plus élevés. Et plus particulièrement nos prêts hypothécaires.
Exemple concret
Prenons une famille typique, propriétaire à 25% de son bungalow, fin trentaine, début quarantaine, qui dépense 2 000$ par mois en nourriture et 1 800$ par mois pour une hypothèque de 400 000$ à taux fixe de 2,5%, amortie sur 25 ans. L’hypothèque doit être renouvelée à la mi-août 2024. Le 15 août 2024, cette famille dépensera 2 100$ pour son épicerie et 2 800 en paiement d’hypothèque, soit une augmentation de 1 000$. Imaginez-vous une famille ayant une hypothèque de 800 000$.
Cette famille devra réduire son budget de 1 000$ par mois. Moins de sorties au restaurant, on use les vêtements, peu ou pas de vacances, on prolonge la vie de l’auto, annule Netflix, on use les meubles…
Parlez-en à vos proches qui ont des taux d’hypothèque à taux variable!
Multipliez cette situation par mille familles et vous causerez du chômage à la grandeur du Québec. Ce chômage en entraînera encore plus. Il y aura finalement une pression à la baisse sur les prix.
Tant et aussi longtemps que tous les emprunteurs, hypothécaires ou autres, n’auront pas renouvelé dans un nouveau régime de taux, l’inflation n’atteindra pas la fourchette idéale du 2% à 3%.
Risque de récession
Selon la définition la plus courante, il y a récession lorsque le produit intérieur brut (PIB) recule pendant deux trimestres consécutifs. Le PIB mesure la valeur de tous les biens et services qu’un pays produit et vend sur une période donnée. Pensez à la nourriture que vous achetez, au travail que vous effectuez, ou au moment où vous allez chez le coiffeur, commandez un repas ou prenez des vacances. Ou bien, imaginez les équipements achetés par une société, le personnel qu’elle embauche et ce qu’elle vend : toutes ces choses et plus encore font partie du PIB.
En effet, si les interventions de la Banque centrale sont trop vigoureuses en tentant de juguler l’inflation, on peut produire une récession. En fait, en augmentant les taux d’intérêt de façon trop forte, on diminue l’intérêt des consommateurs à dépenser et celui des entreprises à investir dans leur développement.
La Banque du Canada doit savoir doser
Qu’en pensent les experts ?
Il n’y a pas d’atterrissage en douceur !
Voici l’opinion d’un analyste chez Desjardins gestion de patrimoine.
Le tableau représente les prévisions de croissance du PIB du Canada selon Statistique Canada
q/q ( voir graphique) veut dire : trimestre par trimestre
saar (voir graphique) veut dire : taux ajusté pour diminuer l’impact des variations saisonnières
Conclusion
Tout le monde voudrait sortir d’une période inflationniste en douceur! Mais c’est utopique. On ne peut ralentir une économie sans qu’elle ne se mette à reculer à un moment ou l’autre. Le mieux qu’on puisse faire, c’est de minimiser la période et l’intensité du recul.
Selon la majorité des experts, c’est ce qui va se produire en 2024.
Je vous invite à lire cet article sur les probabilités de récession aux USA et au Canada paru dans La Presse du 26 octobre. CLIQUEZ ICI
Éric Ste-Marie, Président
Services financiers SFSM Inc.